Personnages des Joueurs.
Ashmir
Carmillien de Stax

Il y a plus dix fois vingt hivers jusqu'à cette nuit, je vis mon premier jour.
Un jour maudit de Dieu, car il fut le dernier pour celle qui me fit venir, pour l'homme heureux qu'était mon père jusqu'alors et pour le Royaume de Jérusalem, car Sâlah-al-Dîn entrait à Damas.
Mon frère aîné Gotberth hériterais des terres de notre famille, le second Rikhard rejoindrait les ordres, mais moi, dernier né des fils, je me devais d'être prêt à les remplacer, l'un ou l'autre, si un malheur devait les emporter. Aussi je fus fait chevalier, vassal d'un obscur baron du Hesse pour régler une vieille dette familiale, formé aux armes et aux usages de la cour pour assurer la suppléance de mon frère héritier, enfin je reçus l'enseignement monastique au cas ou le cadet mourrait avant d'atteindre un titre ecclésiastique.
A l'âge où les jeunes seigneurs sont dits hommes, on me fiança à la dernière fille de mon suzerain à peine née, je n'aurais pas su l'aimer. C'est donc avec joie que je prie la route pour la Terre Sainte où le Sultan, que les Francs nommaient Saladin, appelait le croissant de l'Orient à la guerre.
Je croyais en ce combat, j'avais alors foi en l'Eglise, je voulais être des gardiens du tombeau du Christ. Mais je vis Jérusalem ensanglantée par mes pairs, je vis la noblesse de l'islam et du peuple arabe, son art et sa science, mais surtout, je vis les nobles, trop bénis par Rome, négocier les Terres sacrées et se chamailler comme des charognards.
La paix du Sultan ne lui survécut qu'une poignée d'années et je n'avais plus coeur à la bataille, quand vint Cette nuit. Nos campements comme ceux des maures, se firent soudain brasiers, d'une flamme infernale et aveuglante d'où surgissaient, en hurlant, des monstres à l'air d'homme, qui battaient, griffaient, et mordaient comme des bêtes furieuses, jubilant dans le sang des soldats abattus.
Je dus mon salut à celui-là, qui dans la cohue, me traîna dans le désert. Il m'enseigna la vérité sur la nature de ces horreurs et me dit le nom de leurs maîtres, les Devas. Ils me fît don du sang de Cain et à présent je sais : Je n'ai pas droit au trône, ni même à la paix de Dieu. Que tremblent les démons car j'entre dans le sanctuaire et je le laverai de leur présence blasphématoire !
Extrait des mémoires de Carmillien, Chevalier
Dolvina
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